Delphis-Adolphe Beaulieu
1849-1928
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Souvenir Maisonneuve, 1894 |
Il ouvrît son entreprise en 1872 sur la rue Saint-Laurent à Montréal où il offrait des services variés: peinture de bâtiment, enseignes, décoration, tapisserie, vitrage, artiste peintre, fresques et dorure de verre. Ses oeuvres sont en majorité religieuses. Il a produit notamment les peintures du plafond voûté de l'église Sainte-Famille de Boucherville ou encore les couleurs bleu clair et vert pomme de l'église Saint-Sauveur de Québec.
Il livra ses premiers vitraux en 1894. L'ensemble de treize verrières de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours située dans le Vieux-Montréal est son oeuvre la plus remarquable et la plus remarquée: six millions de visiteurs se rendent annuellement au Vieux-Port. Marguerite Bourgeoys, première enseignante à Montréal et fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame, est à l'origine de la construction de cette chapelle dès 1655.
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Luc Morin |
Ses vitraux présentent une scène qui se visualise bien car le dessin est minimal et il y a peu de lignes de plomb. En revanche, les bordures sont très colorées et richement agrémentées de fioritures.
Delphis-Adolphe Beaulieu cède son entreprise en 1910 qui devient Beaulieu, David et Bouthillier, Décorations d'Église et Vitraux d'Art. Il décède le 10 septembre 1928. Il est enterré au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal.
Voici une liste d'endroits où Delphis-Adolphe Beaulieu a livré des vitraux:
- L'église Saint-Basile, Saint-Basile-le-Grand
- L'église Sainte-Brigide-de-Kildare, Montréal
- La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, Montréal
- L'église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, Montréal
- La cathédrale Saint-Jérôme, Saint-Jérôme
- L'église Sainte-Rose-de-Lima, Laval
- Le sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal
- L'église Saint-Joseph, Maskinongé
- L'édifice de la défunte Banque du Peuple, Montréal
La construction de cette église, la cinquième depuis la fondation du village en 1683, fut le théatre d'une série de malheurs: les épargnes de la Fabrique accumulées en vue de la construction s'évaporèrent suite à la faillite de la banque Ville-Marie; le bateau transportant le bois de charpente fit naufrage sur le lac Saint-Pierre; les deux entrepreneurs moururent durant les travaux et enfin, à peine la construction de l'extérieur achevée, l'église fut frappée par la foudre. Elle fut complètement détruite par les flammes. L'installation des vitraux a été reportée après la reconstruction en 1904.
Mais pire encore, une lente agonie allait affecter la nouvelle église. Le bâtiment était construit sur un sol instable et les clochers s'enfonçaient peu-à-peu. Il s'était créé une dénivellation de près de trois pieds entre la façade et l'arrière des clochers. L'édifice était devenu trop dangereux, inassurable et il fut démoli en 1964. La sixième église, de facture contemporaine, est celle qui existe encore aujourd'hui.
Pour ce qui est des vitraux, ils n'ont pu être retracés dans aucune autre paroisse voisine. On a aucune indication de leur retrait. Doit-on tristement constater qu'ils ont été détruits sous le pic des démolisseurs ?
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