Les vitraux de la Basilique Nationale du Sacré-Coeur de Koekelberg
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Serge Rodrigue |
En quittant vers l'ouest le secteur historique et touristique de Bruxelles (Belgique) et sa Grande Place via le boulevard Leopold II, vous trouverez la basilique Nationale du Sacré-Coeur dans la commune de Koekelberg. On peut s'y rendre à pied à une heure de marche ou encore en empruntant le métro Yser jusqu'à la station Simonis. Vous traverserez le parc Élisabeth, un élégant et paisible parc urbain bordé de sycomores.
Juchée sur un plateau, l'immense basilique revendique le statut d'être la cinquième plus grande église au monde.
La première pierre fut posée en 1905. La construction a débuté en 1925, après une redéfinition complète du projet, pour s'achever en 1970. De style Art Deco et construit en béton armé, l'édifice prend quelque peu un aspect dépouillé et froid. Ce qui n'aide en rien, la finition intérieure est de terracota et de brique aux tons neutres. En contre-partie, les vitraux ornent des fenêtres nombreuses et de grandes dimensions. À 53 mètres en hauteur se trouve une terrasse au pied de la coupole où la vue panoramique sur la ville de Bruxelles est impressionnante par temps clair.
La basilique compte dix chapelles dans ses transepts et deux chapelles rayonnantes en son choeur. Elle comporte également un restaurant (il s'appelle le Basilic !), une boutique, une station de radio catholique, un théatre, deux musées et un site d'entraînement d'escalade.
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Serge Rodrigue |
Les vitraux de la basilique
La basilique est réputée pour ses oeuvres d'arts et ses vitraux. Les premiers vitraux furent installés en 1937. La collection s'est enrichie graduellement au fil des ans jusqu'à la plus récente acquisition faite en 2016. Ce patrimoine diversifié permet de constater à un seul endroit les transformations majeures des arts visuels depuis l'entre-deux-guerres jusqu'à aujourd'hui. Et il reste encore beaucoup de fenêtres à garnir.
Un vingtaine de noms d'artistes ont contribué à établir la collection. Ils sont pour la plupart originaires de la Belgique. La liste suivante en présente quelques-uns. Lorsque deux noms y figurent, le premier est l'illustrateur, le second est le verrier.
- Louis-Charles Crespin (1892-1953), Florent-Prosper Colpaert (1886-1940): ils recoivent de l'architecte Albert Van Huffel les premières commandes de vitraux pour la basilique.
- Margot Weemaes (1909-1993), Jean Slagmuylder (1901-1968): ils ont produit les six grandes verrières de l'abside sous les thèmes de l'Eucharistie et de l'Adoration.
- Anto Carte (1886-1954), Frans-David Crickx (1893-1979): ils ont produit les huit grandes fenêtres de la nef illustrant diverses scènes de la vie de Jésus.
- Joseph Osterrath (1845-1898): verriers belges sur quatre générations, Joseph junior livre plusieurs verrières à la basilique. L'arrière petit-fils, Pierre, ouvre son atelier à Montréal au Canada en 1968 où il a produit quelques oeuvres pour le métro de Montréal.
- Jan Huet (1903-1976): il a livré entre 1957 et 1962 six verrières sur lesquelles figurent des personnalités religieuses de Belgique.
- Ri Coëme (1914-1979): médaillé d'or en arts décoratifs à l'exposition internationale de Bruxelles en 1935, il a produit 28 verrières pour la basilique. Il est pionnier en Belgique de la technique du verre lié par joints de béton.
- Théodora Veranneman (1930-): elle a produit une collection de vitraux de commémoration de la Seconde Guerre mondiale dans une chapelle dédiée à la Royal Air Force.
- Pierre Majerus (1941-1994): il a livré quelques verrières au design contemporain. L'atelier Majerus est toujours en activité sous la forme d'une fondation privée parrainant des artisans de la relève.
- Michel Maertens (1921-2006): il a produit quelques verrières de composition abstraite.
- Kim En Joong (1940-): d'origine sud-coréenne et de réputation internationale, il livre une oeuvre verrière abstraite en 2016 en hommage au Cardinal Godfried Danneels.
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Quelques conseils avant de s'y rendre
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Serge Rodrigue |
Il faut allouer 2 à 3 heures pour visiter la basilique. L'accès est gratuit à l'exception des musées et de la terrasse où il vaut la peine d'y laisser 5 euros. Assurez-vous d'étudier le plan de l'édifice avant votre visite pour ne rien manquer. Il y a un kiosque d'information touristique au transept sud. La basilique est très haute, les vitraux au triforium et les fenêtres hautes ne sont visibles que de la galerie. Enfin, respectez les fidèles et le lieu de culte en suivant les consignes à cet effet et faites votre visite entre les cérémonies. Le dimanche après-midi est le moment idéal pour visiter la basilique.
Un patrimoine diversifié
Les vitraux de la basilique Nationale du Sacré-Coeur de Koekelberg sont pour le moins hétéroclites. Vous ne trouverez point en ces lieux de grands ensembles de style gothique dont les origines remontent au Moyen-Âge ou à la Renaissance. En revanche, la quantité et la diversité des styles permet au visiteur de former avec assurance son jugement à propos de ce qu'il est en mesure d'apprécier. Tout comme Chartres et Reims, la basilique Nationale du Sacré-Coeur de Koekelberg a sa place et ses raisons de figurer parmi les hauts-lieux du tourisme du vitrail.
sources:
Basilique Nationale du Sacré-Coeur de Koekelberg, site officiel
Belgian Art Links and Tools, Moteur de recherche BALaT
Vlaanderen. Jaargang 20. Christelijk Vlaams Kunstenaarsverbond, Roeselare, 1971, De Digitale Bibliotheek voor de Nederlandse Letteren
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